Quand tous commence, La rentrée

Je regarde le monde autour de moi. J'ai l'impression de connaître cette ville tout en ignorant tout d'elle. Familière sans que je la reconnaisse. Proche et éloignée à la fois. Je ne sais pas trop ce que je dois faire. Puis-je vraiment recommencer ma vie? En ai-je seulement le droit? En attendant de trouver des réponses à mes interrogations intérieures, je déambulai dans la ville qui me rappelait la mienne, Stornhold. Alors que je marchais, mon regard se posa sur mes mains et je sursautai. Jamais je ne m'habituerai à cette couleur entre le gris et le rose. Suis-je vraiment un fantôme, une de ces créatures qui errent sur Terre, hantant les êtres vivants car ils sont rongés par les regrets? Cette dernière partie, je ne peux la nier. Je regrette tellement de choses. Peut-être aurais-je dû tenter de m'enfuir? Je ne sais pas, je ne sais plus. En tout cas il faut que je me ressaisisse et que j'enferme ces questions qui me font si mal au fond de mon coeur et de mon être. Alors que je passais devant un grand bâtiment, une petite activité "humaine" m'intrigua. Il y avait des personnes qui parlaient. La teinte de leur corps ne pouvait me faire douter sur le fait qu'elles devaient aussi être des fantômes. J'hésitai à aller les voir, de peur de me mettre en danger. Après tout, les adultes ne sont pas dignes de confiance. Ils te disent qu'ils t'aiment mais derrière ces mots te frappent et te font mal, par des coups, par des mots. Je pris tout de même mon courage à deux mains et m'avançai. Plus je m'approchai plus je pouvais les distinguer. L'une semblait assez jeune, même si elle était sans doute pus vieille que moi, tandis que l'autre était plus âgée, une adulte, on ne pouvait en douter. Néanmoins ce que je ressentais en la voyant était différent de mon père. Ce n'était pas de la frayeur, de la peur, de la terreur, mais une sorte de curiosité. Je voulais savoir pourquoi on se réunissait ici. Je venais juste d'arriver et je ne savais pas s'il existait des sortes de "réunions" fantomatiques ou autres. Mes yeux de glace scrutèrent un instant le visage de l'Adulte avant que je n'ose ouvrir la bouche pour laisser ma voix sortir. Elle n'était pas faible au point de laisser paraître que j'étais timide. Elle était neutre, sans émotion visible. J'avais appris par ma vie que se montrer joyeuse ou triste n'était pas une bonne chose.

"Bonjour. Je m'appelle Zeven et je viens d'arriver. Où suis-je?"